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Les Etats-Unis victimes de la plus
meurtrière attaque terroriste de leur histoire
Des gens la chair à vif, la peau collée aux vêtements, d'autres qui se jettent dans le vide quelques secondes avant que la Tour ne cède, deux amis tentant de joindre l'étage inférieur par l'extérieur tombe dans le gouffre, des cris, des morts, des cris, des morts, des suicides comme irrésistibilité dramatique.Tout commença dans un avion de la compagnie United Airlines, quelques minutes après le début du vol. Des terroristes armés de cutter et de couteaux rassemblent les passager du Boeing 757 au fond de l'appareil, avec les pilotes. Les terroritses, tous pilotes, prennent les commandes, et s'écrasent, avec d'autres avions de lignes détournés, respectivement sur les deux tours jumelles du World Trade Center, le Pentagone, et en Pensylvanie. Qu'imaginer de l'atmosphère de terreur dans l'appareil quand les passagers comprirent que l'avion s'engageait à forte vitesse dans les deux immenses tours ? Que penser du cataclysme à l'intérieur des tours au moment du choc ? Le kérozène, la masse de l'appareil, la vitesse, ont rapidement ébranlé les structures métalliques des tours, et sous la forte chaleur ( 1000 degré au minimum ) nombre d'entre les structures piliers ont fondues, entraînant la disparition de la Porte de New York, et avec elle les milliers de personnes encore à l'intérieur, secouant des serviettes blanches aux fenêtres, appellant à l'aide, en vain. Les tours s'écroulent, écrasant des centaines de new yorkais amassés au bas, ébettés par le drame, ainsi que près de 500 policiers et sauveteurs. Sur les quatre avions, le dernier a sans doute été abattu par l'armée américaine. Des rumeurs lançait sa destination dans les médias : une centrale nucléaire, la Maison Blanche, le QG des rencontres américaines entre Israël et les Palestiniens. La CNN affirme que l'avion a été la cible de missiles air air ce qui expliquerait sa chute à Pittsburg, en pleine campagne, alors qu'il filait sur Washington. Les recherches de survivants des attentats d'une violence sans précédent commis mardi à New York et Washington se poursuivaient dans la nuit de mardi à mercredi, après un discours à la nation du président George W. Bush qui a déploré des "milliers" de victimes. "Des milliers de vies ont soudain été fauchées par des actes de terreur maléfiques et méprisables", a déclaré mardi soir le chef de la Maison Blanche. "Nous ne ferons aucune distinction entre les terroristes qui ont perpétré ces actions et ceux qui les protègent", a encore affirmé le président, sans vraiment répondre aux questions de base expliquant ce que de nombreux Américains qualifient déjà de "Pearl Harbor" terroriste: qui ? et pourquoi ? Pour 86% des Américains, les attentats commis mardi constituent un acte de guerre contre les Etats-Unis, selon un sondage Gallup réalisé pour le quotidien USA Today et la chaîne CNN. A New York, un nombre "énorme" de morts, selon le maire Rudolph Giuliani, se trouvaient encore mardi soir ensevelis sur les lieux de l'attentat ayant détruit les tours du World Trade Center, a indiqué à l'AFP une porte-parole du New York University Downtown Hospital. Plus de 300 pompiers sont présumés morts à New York, selon le chef du département des pompiers de la ville et 85 policiers sont portés disparus, selon CNN. des milliers de morts en prévision A Washington, plusieurs chaînes de télévision ont par ailleurs rapporté que jusqu'à 800 personnes pourraient avoir péri dans l'attentat contre le Pentagone (ministère de la Défense). Mais l'Amérique espère encore, alors que le maire de New York a annoncé en fin de soirée mardi que deux premières personnes, ensevelies lors des attentats contre les tours jumelles, avaient été tirées vivantes des décombres. Des centaines d'ambulances, des camions de pompiers mais aussi des grues, des bulldozers et des pelles mécaniques ont été réquisitionnés dans tout l'Etat de New York et dans les Etats voisins pour participer aux secours. En l'absence de revendication, un responsable américain a fait savoir que les autorités soupçonnaient l'organisation du milliardaire d'origine saoudienne Oussama ben Laden d'être impliquée dans cette offensive sanglante. Au total, quatre avions détournés ont été transformés par des pirates de l'air en bombes volantes. Deux se sont écrasés contre les tours du World Trade Center, sur l'île de Manhattan à New York, un sur le Pentagone à Washington et un en Pennsylvanie (nord-est) sans que son objectif n'ait pu être déterminé. Les enquêteurs ont commencé mercredi à examiner les décombres de ce dernier avion. Le site où s'est écrasé l'avion a été bouclé et l'enquête a été confiée à la police fédérale (FBI), au Bureau national pour la sécurité des transports (NTSB) et aux autorités de l'aviation civile (FAA) en coordination avec la police de l'Etat. Au total, 266 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord des quatre appareils, deux appartenant à United Airlines et deux à American Airlines. Ces compagnies n'ont pas fait état mardi de survivants. En fin de soirée, les premiers parents de victimes connues commençaient à livrer aux journalistes des témoignages dignes de films d'horreur. Alice Hoglan, une Californienne, a reçu mardi matin un appel de son fils, Mark Bingham, 31 ans "Je t'aime beaucoup, beaucoup, au cas où je ne vous verrais plus", a-t-il dit à sa mère, alors qu'il était à bord de l'un des avions qui s'est écrasé, l'appareil de United Airlines assurant la liaison entre Newark (New Jersey, est) et San Francisco. "Trois hommes ont pris le contrôle. Ils disent qu'ils ont une bombe", a-t-il dit. Dans l'avion détourné qui s'est écrasé sur le Pentagone, une passagère a également pu joindre son mari par téléphone. Elle a indiqué que les pirates de l'air n'étaient armés que de couteaux et de cutters et avaient regroupé les passagers et le pilote à l'arrière de l'appareil. A Manhattan, l'attaque contre le World Trade Center a semé une effroyable panique. Dans les rues, des piétons couverts de poussière couraient dans tous les sens, des voitures de police passaient en trombe toutes sirènes hurlantes et des témoins en pleurs, hagards ou en prière, s'effondraient sur les trottoirs. En fin de journée, les abords du World Trade Center s'étaient transformés en paysage lunaire. Un calme irréel s'était emparé de la ville. Quelque 40.000 personnes travaillaient quotidiennement au World Trade Center. Dans la soirée, un troisième immeuble de 47 étages proche du complexe du World Trade Center s'est encore écroulé. Les activités du gouvernement fédéral reprendront leur cours normal mercredi, a assuré mardi soir George W. Bush. Tous les bâtiments officiels dans la capitale fédérale avaient été évacués et fermés à la suite des attentats. "Nos institutions financières restent solides et l'économie américaine va tourner également normalement" mercredi, a promis le président des Etats-Unis. Les marchés financiers américains n'ont pas ouvert mardi après les attentats qui ont touché le coeur du quartier financier de Wall Street à New York et devaient également rester fermés mercredi. La nouvelle des attentats a provoqué un fort recul des places boursières en Europe alors que la bourse de Tokyo, la plus grande place financière d'Asie, a terminé la séance du matin mercredi sur une chute de 5%, établissant un record à la baisse depuis 17 ans. La bourse de Hong Kong a clôturé à la mi-journée en recul de 9,5%, en-dessous de la barre psychologique des 10.000 points Le dollar s'est également affaibli face à l'euro et au yen alors que les prix du pétrole et de l'or ont grimpé. Cette série d'attentats a été unanimement condamnée dans le monde. L'Amérique a affiché mercredi sa volonté de faire face, au lendemain des "actes de guerre" terroristes qui ont anéanti les tours du World trade center à New York et touché le Pentagone à Washington. Tandis qu'à travers le pays des Américains très choqués reprenaient leurs activités, sur le terrain, des centaines de sauveteurs continuaient de fouiller les décombres fumants dans l'espoir de dégager des survivants, dont plusieurs continuaient à passer des appels depuis leur téléphone portable. Six survivants ont été retrouvés mercredi dans les ruines du World trade center, d'après des télévisions. Une clameur a notamment salué mercredi matin le retour à l'air libre d'un policier new-yorkais, Jay Mclaughlin, au terme d'une nuit d'efforts. "Les attaques délibérées et meurtrières qui ont été menées hier (mardi) contre notre pays étaient plus que des actes de terreur. Elles étaient des actes de guerre", a déclaré le président George W. Bush, en promettant une nouvelle fois de poursuivre un "ennemi qui essaie de se cacher, mais qui ne pourra pas le faire pour toujours". Le président américain a toutefois jugé "sensiblement réduites" les menaces terroristes, après que "des milliers de victimes" ont péri mardi lorsque quatre avions détournés se sont écrasés sur les hauts lieux de la puissance américaine et en Pennsylvanie. Rien qu'à New York, des milliers de personnes se trouvaient dans les tours jumelles lorsqu'elles se sont effondrées, selon le maire Rudolph Giuliani. Jusqu'à 40.000 personnes venaient quotidiennement y travailler. Un bilan très provisoire rapporte 45 morts au World Trade Center. Parmi eux, un sportif canadien, le hockeyeur Garnet Bailey. 259 hommes en uniforme, arrivés les premiers sur les lieux, sont en outre portés disparus (202 pompiers et 57 policiers) dans les décombres des deux tours de 110 étages et d'un immeuble contigu de 47 étages qui se sont effondrés. Deux milliers de personnes sont soignées dans les hôpitaux new-yorkais, pris d'assaut par les journalistes et des proches fous d'angoisse. Au Pentagone, près de Washington, on craint la mort de plusieurs centaines de personnes mais le ministère de la Défense se refusait mercredi à "spéculer sur le nombre de victimes". L'incendie provoqué par le crash d'un Boeing d'American Airlines qui venait de décoller plein de kérosène de l'aéroport voisin de Dulles n'a été maîtrisé que mercredi matin. A ce bilan, s'ajoutent les 266 passagers des quatre avions détournés. Malgré la tragédie, New York tentait d'afficher un visage normal. L'assemblée générale des Nations unies devait reprendre ses travaux à 15h00 (19h00 GMT). La Bourse, installée non loin des tours anéanties, ne devait cependant pas rouvrir avant jeudi. A Washington, où la garde nationale surveille les principaux carrefours et où les drapeaux sont en berne, des milliers de fonctionnaires ont repris le chemin du bureau, et le Congrès a repris ses activités. Unis, solidaires et en colère, les parlementaires ont apporté un soutien sans condition au président George W. Bush. Partout dans le pays, les Américains ont afflué par milliers dans les centres spécialisés pour offrir leur sang en solidarité avec les victimes. La presse, qui faisait invariablement le rapprochement entre les attaques de mardi et l'attaque japonaise sur Pearl Harbor en pleine seconde guerre mondiale, a multiplié les révélations. Dans les avions détournés, certains passagers sont parvenus à appeler leur familles. Une passagère de l'appareil qui s'est écrasé sur le Pentagone a raconté comment les pirates de l'air, équipés d'armes blanches, avait commencé à tuer le personnel de bord pour attirer le pilote hors du cockpit et s'emparer de l'appareil. Tandis que le laxisme des compagnies aériennes était stigmatisé, les services de renseignement américains étaient qualifiés de "minables" et "90% des Américains" réclament des représailles, selon un sondage du Washington Post. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, revenu d'urgence du Pérou, a déclaré mercredi que les attentats relevaient d'actes de "guerre" contre les Etats-Unis, la civilisation et la démocratie. Pour ce héros de la guerre du Golfe, "la réponse pourrait être militaire, et j'espère que nous pourrons trouver des gens à viser et pourrons mener des actions directement contre eux". L'enquête sur les attentats qui ont frappé les Etats-Unis mardi semblait progresser et s'internationaliser jeudi matin, tandis que près de 48 heures après la tragédie l'espoir de retrouver des survivants s'amenuisait. A part les 266 occupants des quatre avions de ligne transformés en bombes volantes, aucun bilan global n'a été communiqué. 82 morts ont été confirmées à New York où les tours du World Trade center ont été anéanties. Le maire Rudolph Giuliani a concédé que six mille linceuls avaient été commandés. Les équipes de secours poursuivent leurs travaux dans un champ de décombres extrêmement dangereux, risquant de nouveaux éboulements, d'où ils n'ont pu exhumer qu'une poignée de corps et cinq personnes en vie. Moins d'informations encore sont disponibles sur les activités de secours au Pentagone, à Washington, partiellement éventré mardi matin. Les autorités britanniques ont annoncé quant à elles la perte d'une centaine des leurs dans les attentats. De leur côté, les enquêteurs estiment que jusqu'à 50 personnes pourraient être impliquées dans la tragédie, selon la chaîne CNN. De douze à 24 pirates de l'air kamikazes, dont un grand nombre sont identifiés, auraient détourné les avions qui se sont crashés à New York, à Washington et en Pennsylvanie. Ils avaient suivi des cours de pilotage en Floride avant de prendre le contrôle des avions de ligne, armés de cutters et de couteaux. Selon des responsables américains, la piste la plus sérieuse derrière les attaques contre le World Trade Center et le Pentagone mène au terroriste d'origine saoudienne Oussama ben Laden, qui se cache en Afghanistan. De nombreux Américains ont consacré une partie de leur soirée de mercredi à des célébrations religieuses, tandis que les ventes de bannières étoilées explosaient, marquant un regain de patriotisme. A Washington, quelque 400 personnes s'étaient rassemblées mercredi soir devant la Maison Blanche pour "montrer au monde" que les Américains resteront unis. "Le peuple, uni, ne sera jamais vaincu, le peuple, uni, ne sera jamais vaincu", scandait la foule après avoir chanté l'hymne national. A deux kilomètres, devant le Pentagone, des membres des familles des victimes organisaient pour leur part une veillée du souvenir. Des dizaines de sénateurs et de représentants ont par ailleurs participé à une veillée organisée au Congrès, dans un élan de solidarité et de prière. Mercredi soir, la chaîne de télévision CNN faisait défiler quant à elle sur les écrans la liste d'une partie des 266 morts dans les quatre avions détournés. Une large partie de l'activité du pays risquait de tourner au ralenti pour la troisième journée consécutive jeudi. A New York, la Bourse ne devait pas rouvrir avant vendredi, voire lundi. Pour ce qui est des vols, la compagnie allemande Lufthansa qui en avait programmé une demi-douzaine vers les Etats-Unis a dû les annuler après des instructions des autorités américaines. Le Pentagone devait toutefois redevenir complètement opérationnel jeudi. Les milieux économiques, quant à eux, étaient optimistes sur la reprise, le moment venu, de l'activité des compagnies locataires du World Trade center, comme Morgan Stanley Dean Witter, soulignant leur habitude de stocker par précaution leurs données dans plusieurs sites. Signe de la nervosité ambiante, l'Empire State Building de New York a été évacué mercredi soir à la suite d'une fausse alerte à la bombe. En revanche le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a annoncé que l'état d'alerte des forces armées avait été réduit. Au Pakistan, l'un des trois seuls pays à reconnaître le régime des Taliban installé à Kaboul, le président Pervez Musharraf a promis au président George W. Bush l'entière coopération de son pays à la lutte contre le terrorisme. Le ministre de la Justice américain John Ashcroft a reconnu qu'il était pour l'heure impossible "d'attribuer de responsabilité spécifique". Plus de "2.000 pistes" sont suivies, a-t-il précisé. L'appareil lancé sur le ministère de la Défense avait en réalité comme cible initiale la Maison Blanche, selon de hauts responsables américains. Les autorités canadiennes ont annoncé qu'elles enquêtaient sur la possibilité que des suspects soient entrés aux Etats-Unis via le Canada. Selon la télévision Radio-Canada, un représentant de la police fédérale américaine se serait rendu dans la journée en Nouvelle-Ecosse (est), repartant avec la liste de tous les passagers qui ont emprunté le traversier entre cette province canadienne et l'Etat américain du Maine au cours des dix derniers jours. En Europe, la police allemande a précisé que deux des auteurs présumés des attentats, tous deux d'origine arabe, ont vraisemblablement séjourné à Hambourg jusqu'au mois de février dernier. Le président Bush, fort du soutien sans réserve des deux chambres du Congrès, a encore martelé mercredi que les Etats-Unis "ne se laisseront pas intimider par les terroristes". Lors d'un déplacement au Pentagone, il a fait part de sa "tristesse", mais aussi de sa "colère", en rendant hommage aux secouristes. L'OTAN est "prête" à réagir au côté de Washington s'il est confirmé que les attaques de mardi ont été organisées à l'étranger. L'Union européenne a promis d'aider à "punir" les responsables des attentats. Vengeance, justice, châtiment, voilà ce que le monde entier demande. |
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