En France,
seule la haine a su affaiblir la haine : M. le Pen aurait dû
mesurer les risques d'une stratégie de ratissage de la droite
extrême.
Si elle peut se satisfaire de
cette évolution, ce n'est pas "mains propres, tête haute" que
la tolérance est sortie en vainqueur de ce combat de deux décennies
contre les pires relents des idéologies racistes et antisémites
que l'on aurait pu espérer définitivement bannies du
débat après les atrocités commises durant le
second conflit mondial.
Si l'ombre d'une prise de pouvoir démocratique par l'extrême
droite ne plane actuellement plus sur l'Etat, si ses rares allégations
et gesticulations actuelles prêtent d'avantage à l'amusement
qu'au débat, il ne nous faut pas omettre que les partis démocratiques
ne sont aucunement à l'origine de cet affaiblissement, dont
le mérite pourrait uniquement revenir à l'extrême droite
qui a su seule mettre fin à ces jours de honte nationale qui
laissaient quelques énergumènes attiser le feu de la
haine entre les peuples en niant l'importance des crimes commis par
ceux dont ces hommes "politiques" étaient les héritiers
idéologiques.
Nous arrivons au cœur du problème : Quels jugements furent
rendus lors d'affaire telles que le "détail de l'histoire"
ou "durafour-crématoire" ?
Peut on considérer que payer 100 000 F après avoir estimé
que l'extermination de 7 Millions d'humains n'était qu'une
broutille constitue une peine suffisante ?
Dans quel monde vivons nous si l'on peut se permettre de racheter
l'histoire pour le prix d'une voiture neuve et découper les
passages jugés inutiles, voire faux ?
"Tiens, aujourd'hui je sous-entendrai que ce sont les Alliés
qui ont bombardé Oradour-sur-Glane ; avec un peu de chance,
je m'en sortirai avec un mois de sursis et un autre d'inéligibilité".
C'est par ces jugements qu'il nous est possible d'estimer l'importance
accordée par la juridiction française aux questions de mémoire,
de respect de la vérité historique. La loi Gayssot votée
en 1990 afin de lutter contre la contestation de crimes contre l'humanité
a d'ailleurs, tout au long des "affaires" de la dernière décennie
mêlant racisme et négationnisme, démontré son
insuffisance en n'empêchant pas les falsificateurs de l'histoire d'émettre
leurs thèses.
L'histoire ne doit en aucun cas faire l'objet de ces infâmes
révisions. L'histoire n'est pas qu'une discipline. Nous semblons
oublier qu'il s'agit du substrat de notre civilisation, et notre société
a pour base ces évènements passés, des plus idylliques
aux plus horribles exemples d'actes accomplis pourtant par une même
espèce : l'homme.
Quelle méthode faut-il donc envisager afin de combattre le
mensonge que certaines personnes prétendument historiens ou
certains politiciens tenteraient de substituer aux faits passés,
afin de légitimer la xénophobie et exhorter à
la haine raciale ?
Il nous faut lutter pour une reconnaissance universelle de la vérité
historique, pour l'affirmation haute et claire des évènements
passés. Bien sûr, ce combat soulève le problème
de la définition de cette vérité. Il ne s'agit
pas ici de défendre une vérité partielle, partisane,
subjective ; n'oublions pas que l'Inquisition défendait sa
vérité lorsqu'elle brûlait et torturait les réformateurs.
Il ne doit en aucun cas s'agir de notre vérité, mais
de la vérité, unique, objective, la vérité
historique basée sur les résultats de recherches scientifiques,
dégagée de toute influence idéologique. Si nous
devons garder à l'esprit que, comme l'a dit Pierre Chaunu,
"la science progresse de rature en rature", il nous faut opérer
une distinction : Si le recul est nécessaire,
si la prudence est un comportement tout à fait louable face
aux évènements, il n'en va pas de même de l'absence
de reconnaissance de sa culpabilité dans un drame passé.
Interpréter avec sagesse est une chose, repousser aux calendes
un Mea Culpa amplement nécessaire en est une autre…
Si actuellement, en France, il serait exagéré de crier
à la vérité historique bafouée par un
système éducatif complaisant, il nous faut reconnaître
que l'Etat a eu, et a toujours du mal à reconnaître certains
crimes, surtout lorsqu'il en fut le commanditaire (Répression
sanglante à Madagascar, massacres en Algérie…).
Si l'Histoire est un objet d'étude passionnant, elle est également
une source inépuisable d'exemples et de leçons dont il est
un devoir pour nous de nous souvenir afin de lutter contre les pensées
extrémistes exhumées et parfumées au goût
du jour afin de paraître novatrices. Nous avons tous des connaissances
plus ou moins poussées sur la seconde guerre mondiale, mais
une trop faible proportion d'entre nous sait distinguer l'idéologie
qui a plongé le monde dans le chaos et l'horreur, trop peu
savent quelles abominations se cachent derrière les termes
de "solution finale", de "Shoah", d' "Holocauste"… Mais il n'y a nul
besoin de se tourner vers les totalitarismes nazi ou stalinien pour
tirer des enseignements du passé destinés à ne
pas réitérer nos erreurs : voilà plus d'un siècle
que la population française crache sur les immigrés, renie
ces "populations allogènes". Ce sont pourtant nos grands-parents
et arrière-grands-parents qui leur demandèrent de l'aide.
La France est ainsi faite, elle n'a que rarement enfanté assez
de mains pour lui assurer une croissance forte, et il lui a fallu
faire appel aux peuples étrangers, voisins proches (Italiens
au début du siècle) ou plus distants, colonisés
(Maghrébins afin de reconstruire la France de 1945), pour lui
permettre de tenir la place dont elle dispose actuellement au sein
du système international.
Tirer des enseignements de l'histoire n'est
pas une leçon qu'il appartiendra aux professeurs de collège
d'inculquer de la 4ème à la 3ème aux élèves
ayant choisi l'option "sciences humaines". C'est tout l'appareil étatique
de formation et d'encadrement qui doit accomplir cette tâche
longue et ardue, qui doit servir de relais à un idéal de "devoir
de mémoire" et assurer ainsi la pérennité des droits de l'homme, de
la tolérance, et des institutions démocratiques. A chaque instituteur,
professeur, proviseur, ministre, avocat, juge, Garde des Sceaux, personnalité
politique locale ou nationale, instructeur, et à tout humain
se reconnaissant dans cet idéal, de s'acquitter de ce devoir impérieux.
La nuit est l'ignorance, la
peur, la haine, et il nous appartient d'assurer aux flambeaux de l'Histoire
une combustion perpétuelle.
Corentin Brustlein

Entre 1939 et 1945,
l'Allemagne nazie, secondée par de nombreuses complicités, a assassiné
6 millions de Juifs européens dans le silence quasi complet du monde.
Le temps lui a manqué pour détruire le peuple juif tout entier comme
elle l'avait décidé.
Telle est la réalité
brute du génocide juif, en hébreu, SHOAH .
L'Idéaliste.







Exemple
de propagande Nazie :