Dordge, décembre 1999

Chine - USA : Ventes d'armes, mensonge américain, et Chinagate

  Dès 1997, le FBI aurait obtenu des preuves du financement illégal du parti démocrate et du but sous jacent d'influencer la politique américaine vis à vis de la RPC. Ces preuves auraient été présentées à la commission du Sénat par Louis Freech, chef du FBI et Janet Reno, ministre de la justice. Selon le Wall Street journal, l'homme d'affaire chinois et ami de Bill Clinton, Charles Yah Lin Trie aurait reçu des sommes importantes de banques chinoises. Or, ce dernier a participé à hauteur de un million de dollars au financement de la campagne présidentielle de l'actuel président.

L'enquête fédérale qui s'en est suivie a révélé que l'Armée Populaire de Libération était directement impliquée: 600 000 francs proviendraient aussi de la fille du vice président de la Commission militaire du PCC, le général Liu Huaqing, qui aurait versé cette somme sur les comptes électoraux des démocrates par l'intermédiaire d'un homme d'affaires taïwanais du nom de Johnny Chung. Quelques mois plus tard, les Etats Unis vendaient des satellites commerciaux à la société de lanceur chinois dirigé par ce même Liu Huaqing.

 La première conclusion de cette affaire est l'adoption par l'ensemble des deux chambres américaines d'un amendement qui interdit toute vente de satellites à la Chine. Il s'agit à la fois d'une réponse au "chinagate" mais aussi et surtout de contenir une Chine suspectée de fournir une technologie nucléaire à l'Iran (vente de SU 27) et au Pakistan (vente d'usines de missiles M 11 et formation à la technologie nucléaire).

En janvier 1999, le rapport de Christopher Cox présenté à la commission américaine suite à l'affaire du "chinagate" conclue à un risque pour la sécurité nationale des Etats Unis. En effet, les transferts de technologie et les ventes d'informations à la Chine auraient été utilisées à des fins militaires. Dans le même temps, la presse américaine se faisait l'écho de vols d'informations sur la bombe à neutron dans les années 80 par des espions chinois. De semblables vols auraient aussi été perpétrés dans les années 1986 dans un centre de recherche de Californie.

On peut noter qu'il est quasiment établi que la Chine a fait explosé une bombe à neutrons lors d'un essai sous terrain en 1988. Ces allégations ont été confirmées par le rapport Cox 1999 et démenties par Zhao Qizheng, porte parole du gouvernement chinois, le 15 juillet 1999. Dans le même communiqué, il confirmait que les scientifiques chinois maîtrisaient la technologie de la bombe à neutrons. Ce texte volumineux de 25 000 caractères constitue donc la réponse officielle aux accusations américaines.

En février, un ressortissant chinois du nom de Yao Yi est arrété à Boston alors qu'il était en train d'acquérir des gyroscopes en fibre optique pour le compte d'une université chinoise auprès d'un fabricant du Massachusetts. Ce matériel serait, en théorie, destiné à un chemin de fer mais peut aussi servir à améliorer la précision des missiles de toutes portées. Cette seconde hypothèse est corroborée par la tentative d'acheter des senseurs à infrarouges utilisés pour permettre à un missile de détecter des cibles à partir de leur rayonnement calorique.

Enfin, cette affaire impliquerait aussi un ressortissant canadien du nom de Collin Xu qui aurait du prendre livraison de ces gyroscopes.

En février 1999, les Etats Unis annulent une vente de satellites de télécommunication à la Chine pour un montant de 450 millions de dollars et refuse la médiation proposée par la République Populaire de Chine au motif de la présence de militaires chinoise dans la délégation.

De son coté, la Chine transfère Jia Chunwang du poste de patron de l'espionnage chinois à celui de ministre de la santé publique.

En mars 1999, le programme de coopération sans précédent mis sur pied par le Pentagone et visant à intensifier les échanges avec la Chine est remis en question par l'instauration de procédures draconiennes contre les transfert de technologie par le Congrès.

En juin 1999, le témoignage du sous-secrétaire américain du commerce regrette que les médias aient "apparemment décidé que la Chine est un adversaire déclaré...". Cette position tend à confirmer le débat actuel aux Etats Unis sur l'appréciation à porter sur la Chine.

Jusqu'où mèneront les fluctuations de la diplomatie américaine : attribution de la clause de la Nation la Plus Favorisée ou prise du pouvoir par le lobby anti - chinois américain ?

Dordge